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Que s’est-il passé à la croix ?

Dernière mise à jour : 19 déc. 2021

Le Seigneur prononce sept paroles, alors qu’il pend sur la croix et endure le châtiment du péché de son peuple. Elles révèlent les merveilles de celui qui souffre sur le bois maudit. Quatre de ces paroles se dirigent vers Dieu son Père. Les trois autres s'adressent aux hommes. Quel est la signification de chacune de ces paroles ?

Les paroles adressées à Dieu

1. «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font» (Luc 23:34). Cette prière dépeint le but de la mort de Christ. En tant que représentant des pécheurs devant Dieu, il intercède pour eux. Christ est la seule raison pour laquelle Dieu accorde son pardon à des hommes pécheurs (Hébreux 7:25). Selon Ésaïe 53:12, Christ souffre pour une postérité en particulier : «Il a été mis au nombre des malfaiteurs, parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, et qu’il a intercédé pour les coupables.» Comme le souverain sacrificateur dans l’Ancien Testament, il pénètre dans le lieu très saint en portant les noms de son peuple sur son pectoral.

2. «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?» (Matthieu 27:46 ; Marc 15:34) Le Psaume 22:2 rapporte aussi ces mots. Ce sont les paroles du Serviteur souffrant qui s'adresse à Dieu à la place de ceux de qui il prend la place dans la mort. Les tourments de son âme, qu’il endure pour le péché de son peuple, le poussent à lancer cette question tragique. Christ s'identifie tellement au pécheur qu’il s’adresse à son Père en disant : «Dieu», bien qu’il soit lui-même Dieu. À ce moment précis, le Père s'est détourné de son Fils. Le péché de son peuple a introduit une séparation inexplicable entre le Père et le Fils. Dieu l'a fait devenir péché pour nous (2 Corinthiens 5:21).

3. «Tout est accompli» (Jean 19:30). Christ a accompli toutes les prophéties de l'Écriture qui le concernent. Il a donné satisfaction à toutes les exigences de la loi, ce qui permet à Dieu de sauver les pécheurs. Il fait une expiation complète des péchés de son peuple. En son Fils, Dieu a pleinement puni les péchés des croyants.

4. «Père, je remets mon esprit entre tes mains» (Luc 23:46). Christ entre de nouveau en communion avec son Père. Ses souffrances aux mains des hommes sont terminées. Lorsqu’il remet son esprit à Dieu, Christ présente aussi l'âme de tous les élus de Dieu avec la sienne (Hébreux 2:13). Les mains du Père et celles de Christ sont une (Jean 10:28,29). Tous les croyants sont éternellement en sécurité en lui.

Les paroles adressées aux hommes

1. «Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis» (Luc 23:43). Christ adresse ces mots à un brigand dénué de toute vie morale avant cet instant, et incapable de mener une vie de service après. Rien ne peut le faire valoir devant Dieu. Pourquoi ce brigand en particulier se met-il à croire, alors que l'autre continue de blasphémer ? Tous deux sont pareillement coupables ; tous deux ont vu et entendu les mêmes choses. Christ donne la réponse pour cette différence en Jean 6:37, où il dit : «Tous ceux que le Père me donne viendront à moi.» Cet homme place sa confiance en Christ parce que, de toute éternité, le Père l'a donné à son Fils. La grâce de l’élection ne rend pas la foi caduque ; elle la produit. La vérité de la grâce souveraine de Dieu n'exonère pas l’homme de son devoir de croire. Elle est plutôt la raison pour laquelle il lui faut croire. La grâce toute-puissante agit chez les élus de Dieu en surmontant la dureté de leur cœur et l'entêtement de leur volonté. Elle leur communique le désir de venir à Christ. Tous ceux qui se confient réellement en Christ viennent à lui par cette voie, et il les reçoit volontiers, jusqu'au pire d'entre eux, parce qu’il possède la capacité de les sauver. Il a pour dessein de partager sa gloire avec ceux qui placent leur confiance en lui. Le paradis (le ciel) consiste à être là où Christ est et à trouver notre bonheur en sa présence éternelle.

2. «Femme, voici ton fils. Puis il dit au disciple : voilà ta mère» (Jean 19:26,27). Ces versets montrent clairement l'amour qui habite en Christ à l'égard des siens. Nous devons examiner deux interprétations de ce passage, qui sont toutes deux vraies. Tout d'abord, il se peut que Jésus parle ainsi à Marie afin de lui montrer que Jean s'occupera désormais d'elle. Les enfants de Dieu prennent toujours soin de ceux qui appartiennent au Seigneur (Matthieu 25:34-45). Puis, s'adressant à Jean, le Seigneur lui montre comment il s'occupe toujours des siens. De toute évidence, Joseph, l’époux de Marie, est décédé, et Jésus confie sa mère aux soins de son disciple bien-aimé. Christ a déclaré à ses disciples : «Je ne vous laisserai pas orphelins» (Jean 14:18), ce que répète Hébreux 13:5. David affirme aussi : «Je n'ai point vu le juste abandonné, ni sa postérité mendiant son pain» (Psaume 37:25).

Deuxièmement, il est possible aussi que, par ces paroles, Christ appelle Marie à lever les regards vers lui. En Luc 2:34,35, Siméon a prédit à Marie les douleurs qui la transperceront au jour de la crucifixion. Le moment est venu pour elle de réfléchir à la nature de son Fils et à celle de sa mission pour la rédemption de son peuple. Marie est la mère que Dieu a désignée pour amener le Sauveur dans le monde, mais cette relation enfant-parent qui l’unit à Jésus n'abroge pas le besoin que cette femme a de se tourner vers Christ, comme le doit n'importe quel pécheur. Commentant ce passage, Arthur Pink écrit : «De même que n’importe lequel de ses semblables, Marie fait partie d'une race humaine déchue. Au moment de la mort de Christ, elle est présente au pied de la croix. Elle a été «bénie entre les femmes» (et non pas au-dessus, Luc 1:42), et cela en vertu du grand honneur qui lui a été fait de concevoir celui qui venait racheter son peuple. Elle est toutefois membre à part entière de notre race déchue, un être pécheur qui a besoin d'un Sauveur (cf. Luc 1:47).»

3. «J'ai soif» (Jean 19:28). Nous voyons ici l’intensité des souffrances de Christ. Ce n’est pas un cri d'appel à la pitié, ni le désir de voir ses souffrances apaisées. En proie à ces souffrances, il n'attend pas de secours de la part des hommes. Son cri exprime plutôt l'intensité de l'agonie spirituelle qu'il traverse. Ce n’est pas une simple soif physique, mais le résultat de l'agonie de son âme. L'ardeur de la colère de Dieu lui donne soif (Psaume 32:3,4 ; Lamentation 1:12,13). Beaucoup d'hommes connaissent en enfer l'agonie qui arracha ce cri au Sauveur (Luc 16:28). En revanche, aucun de ceux qui se confient en Christ seul ne connaîtra jamais une telle agonie, car Christ l'a endurée pour son peuple. L'espérance du croyant se fixe sur le fait que Christ est mort pour lui. Cet homme se repose uniquement dans la justice de Christ. Sa foi ne se fonde pas sur ce que lui-même est ou sera, ni sur ce qu'il ressent ou sait. Elle s’appuie sur ce que Christ est, en ce qu'il a fait, et en ce qu'il fait aujourd'hui encore pour chacun de ses enfants.


(«Les Échos de la Vérité», 4e trimestre 1995)


————— à suivre —————

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