«Étant sorti, [Pierre] pleura amèrement» (Luc 22:62). Pierre avait été dans la présence du Seigneur Jésus pendant plusieurs années. Il avait marché sur l’eau à la rencontre du Seigneur. Il était arrivé à une pleine assurance qui lui avait permis de dire : «Nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu» (Jean 6:68). Venant des lèvres mêmes de Jésus, les paroles de la vie, qui annonçaient un rachat par le sang, avaient impacté son cœur. Pierre avait vu la puissance du Seigneur alors que celui-ci avait ordonné aux vagues et au vent de se calmer. Ce jour-là, le Seigneur lui avait sauvé la vie, et le disciple le savait.
Or, ce même Pierre avait aussi renié ce Seigneur qu’il aimait et en qui il croyait. Il avait même prononcé des jurons et des imprécations, disant ne l’avoir jamais connu. Et regardez-le maintenant, qui sort pour pleurer amèrement dans les ténèbres. Imaginez le poids de culpabilité et de crainte qui pesait sur sa conscience affligée. Imaginez les suggestions que Satan, le prince des ténèbres, lui susurrait à l’oreille : «Plus aucun espoir pour toi, maintenant.» Seuls ceux qui ont connu une telle situation savent comment Satan peut torturer une conscience coupable afin de la plonger dans le désespoir.
Il est certain que, comme beaucoup d’autres depuis, Pierre se disait : «Plus aucun moyen de sortir de cette situation catastrophique dans laquelle je me trouve.» Une pauvre âme dans un tel état peut aisément désespérer d’être jamais renouvelée. Pierre s’enfonçait dans la boue sans trouver le moindre appui pour arrêter sa chute. Une chose est sûre : Si le Seigneur Jésus n’intercède pas pour une telle personne, ne fortifie pas sa foi et n’envoie pas quelque lueur dans ses ténèbres, Satan va passer cet homme au crible de la manière la plus totale. Ceux qui s’imaginent être à la hauteur pour lutter contre les accusations du diable ne connaissent rien de ses jeux et astuces.
Est-ce que le Seigneur Jésus est conscient de tout cela ? Bien sûr qu’il le sait ! Son intercession avait déjà assuré la protection de Pierre, non pas de la chute mais de la réprobation. Il avait déjà pris sa défense, non pour lui éviter des larmes amères, mais pour que son disciple ne connaisse jamais un désespoir final. Pierre était tombé d’une manière triste et terrible, mais il bénéficiait auprès du Père d’un Défenseur fidèle et indéfectible. Pierre tomba, effectivement, mais alors que l’ennemi s’apprêtait à se réjouir sur sa déconfiture, le disciple se releva, pardonné et restauré.
Mon ami croyant, tu es tombé, mais ne désespère pas. Il se peut que tu ne voies pas d’issue dans tes ténèbres actuelles, aucun espoir d’être restauré. Toi tu ne peux pas voir, mais Jésus voit pour toi car il est le chemin. Lève vers lui tes yeux remplis de larmes. Ton cœur souffre terriblement, mais Jésus ressent aussi cette douleur. Confie-toi en lui ; espère en lui. Les pleurs arrivent le soir, et peuvent durer toute une nuit, mais l’allégresse survint au matin (cf. Psaume 30:6). Bruce Crabtree