L’important dans l’affliction n’est pas sa virulence mais la manière dont nous réagissons. Une réaction de piété avant que l’affliction survienne est difficile. La regarder avec gratitude après l’avoir vécue est difficile aussi, mais le plus dur est de la traverser comme un chrétien. Le croyant sait que tout dans sa vie vient de la main d’un Père rempli de sagesse.
Comment traverser le creuset de l’affliction en chrétien, à l’image de Christ ? Comment grandir dans la grâce alors que (oui alors que) j’endure l’affliction ? Examinons sept facettes de Christ pour répondre à ces questions. Il m’a fallu des années pour comprendre qu’en toutes mes afflictions, je dois regarder à Christ qui est la source de toute vraie vie spirituelle (Hébreux 3:1)
Les afflictions de Christ
Quelle meilleure source y a-t-il qu’une méditation fréquente sur les souffrances du Seigneur Jésus ? S’il a enduré tant de choses pour son peuple, ne puis-je pas, dans sa force, traverser les diverses afflictions qui me surviennent ?
Existe-t-il une seule affliction qu’il n’a pas connue lui-même ? Ne marche-t-il pas devant son troupeau pour lui ouvrir la brèche (Michée 2:13) ? Il a été tenté en tous points comme nous, sans pour autant commettre de péché. Jésus s’est identifié avec nous en portant l’affliction de son peuple. Il sanctifiera cette providence sombre pour chacun des siens (Hébreux 4:15 ; 5:8,9).
La puissance de Christ
Dieu-homme infini, Jésus a reçu tout pouvoir sur la terre pour traverser des souffrances infinies à votre place, chrétien. Par les mérites de ses souffrances, il reçoit désormais dans les cieux une puissance pour régner et vous fortifier dans vos souffrances (Matthieu 28:18). En conséquence, quand il décide de peser sur vous avec l’affliction (même une affliction dure et terrible), ne vous alarmez pas. Cherchez plutôt la force en lui.
La grâce de Dieu nous aide à comprendre que porter un fardeau si lourd comme un chrétien est un témoignage de maturité spirituelle qui honore notre cher Sauveur. Il ne mesure pas nos afflictions au moyen de l’étalon de nos fautes ou de nos mérites, mais plutôt selon notre faiblesse. Quelle bénédiction de pouvoir lever le regard sur la force de Christ dans toutes nos faiblesses et de trouver toute notre force en lui (2 Corinthiens 12:9) !
La présence de Christ
Il est toujours avec son peuple, même quand leur foi défaille. Il est tout près de vous, au sein des ténèbres les plus épaisses (cf. Psaume 139:12).
Quel réconfort de savoir que le souverain sacrificateur ne vous quitte pas du regard, que votre nom est gravé sur son cœur et qu’il le porte sur ses épaules sans jamais vous oublier dans ses intercessions (Hébreux 7:25) !
Quel amour tendre ! Il ne vous oublie jamais, même quand vous négligez de venir vers lui. Votre ingratitude n’éteint jamais son amour éternel. Il est toujours l’ami qui est plus attaché qu’un frère, même quand vous ne le sentez ni ne le voyez pas (Proverbes 18:24 ; Jean 13:7). Il ne vous a pas failli dans les afflictions passées ; il est toujours présent dans celles de ce jour (Matthieu 6:34).
La persévérance de Christ
La durée de l’affliction la rend si sévère. Finira-t-elle un jour ? Comment tenir jusque-là ? Mais la force vient de Christ pour surmonter l’épreuve la plus rude.
Rappelez-vous l’épreuve la plus terrible que vous avez déjà traversée. Comment avez-vous tenu pendant ces longues nuits, ces mois et ces années même ? Comment avez-vous fait pour rester silencieux dans la persécution, quand les autres disaient : «Si tu était vraiment chrétien…» ? Par la force de Christ !
Jésus a déjà fait trop ; il a persévéré trop longtemps déjà pour vous laisser filer maintenant entre ses doigts et périr (Job 10:8). Ce n’est que par sa persévérance que nous persévérons dans la grâce. Comme le déclare l’apôtre Paul : «Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis» (1 Corinthiens 15:10) !
Les prières de Christ
Il allait souvent à l’écart prier son Père. Il ne cesse d’intercéder au ciel pour son Église, et ses prières ont une grande efficacité.
Vous aussi devriez prier plus souvent, surtout dans votre combat contre un esprit abattu sous l’affliction. Si le sommeil vous gagne, priez à voix haute ou trouvez un lieu calme pour marcher à l’air frais et prier. «Priez sans cesse» (1 Thessaloniciens 5:17). La conversation avec Dieu par Christ est l’antidote pour la dépression de l’esprit au sein de l’affliction.
Les buts de Christ
Il a vécu ici-bas pour faire la volonté de son Père – être sanctifié par la souffrance, mériter le salut pour les siens et présenter son Église sans tache ni ride devant son Père. En un mot, sa vie était centrée sur Dieu.
Une affliction sanctifiée humilie (Deutéronome 8:2). Elle enseigne ce qu’est le péché (Sophonie 1:12) et pousse à rechercher Dieu (Osée 5:15). Elle dissout le carburant qui alimente l’orgueil. L’affliction est la poussière de diamant avec laquelle le ciel polit les joyaux de sa grâce.
Une affliction sanctifiée garde dans la communion intime avec Christ. Elle permet de se conformer à lui en devenant participant de ses souffrances et de son image, de sa justice et de sa sainteté (Hébreux 12:10,11). Elle est le crayon de Dieu qui dessine plus clairement l’image de Christ en vous.
La fin de Christ
À son nom, tout genou fléchit (Philippiens 2:10). Toutes ses afflictions ont débouché sur une gloire éternelle, à la fois pour lui et pour tous ceux qui forment son corps. Il est retourné au Père d’une manière différente de celle qu’il est venu. Il était accompagné d’une épouse rachetée par son propre sang. Cette Église est acceptée du Père dans le Bien-aimé (Éphésiens 1:6). Méditez davantage sur la destination éternelle qui vous attend, croyant, si vous voulez traverser l’affliction avec plus de soumission et apprendre la louange de Dieu au sein de l’épreuve.
L’affliction élève l’âme vers le ciel (Hébreux 11:10). Elle ouvre la voie vers la gloire car elle «produit pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire» (2 Corinthiens 4:17,18). Quiconque marche vers le lieu de son couronnement ne se soucie pas qu’il pleut. Vous ne faites que traverser ce bas monde ; votre demeure est prête ailleurs.
Gardez le regard fixé sur Christ
Regardez à Christ. Demandez-lui la grâce de vivre en chrétien aujourd’hui, au travers de l’affliction, et vous pourrez dire avec l’apôtre Paul : «Christ est ma vie et mourir est un gain» (Philippiens 1:21).
Joel Beeke