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Sanctification et vie chrétienne – deuxième partie

Dernière mise à jour : 19 déc. 2021

Dans la première partie de notre étude, nous avons souligné que le point central de l’argumentation de l’apôtre Paul est celui-ci : Christ, notre Pâque, a été immolé. Une première conséquence découle de cette vérité, à savoir que celui qui est uni à Christ par la foi est saint, sanctifié, entièrement libre et dégagé de toute condamnation.

Quelle vie cet homme est-il appelé à vivre ? Poursuivons notre étude.


La vie du croyant


Cette nouvelle vie, cette «pâte nouvelle», cette nouvelle création se caractérise par le fait qu’elle n’a rien en commun avec l’ancienne. Toutes choses sont devenues nouvelles. Le vieux levain n’a plus sa place.

Le «vieil homme», la nature pécheresse héritée des parents, est appelé à disparaître, à mourir.

Il y a chez le croyant un conflit entre les deux natures, ce que Paul développe en Romains 7. Mais le croyant ne peut pas retourner en arrière. Paul dit aux Corinthiens : Vous êtes une nouvelle création. Faites donc disparaître le vieux levain. Manifestez cette vie nouvelle en vivant par la foi en Jésus-Christ et non plus en vivant comme avant.

Les exhortations des lettres du Nouveau Testament vont dans le même sens. «Voici ce que Jésus-Christ a fait pour vous, voici ce que vous êtes en lui, c’est votre identité. Les implications sont donc les suivantes : Vivez cette vie nouvelle ! Portez du fruit. Croissez dans la grâce et la connaissance de Jésus-Christ.»

Mais comment doit-on le faire ? Paul répond : «Célébrons donc… » (v.8)

Il s’agit de quelque chose de continuel, non pas une fois l’an, une fois par semaine, ni une fois par jour, mais constamment… En Galates 2:20, Paul écrit : si je vis dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi. «Je vis» à chaque instant. Je suis dans la chair, dans ce monde, mais je vis à chaque instant dans la dépendance de Christ.

En Jean 6:56, le Seigneur Jésus parle de manger de sa chair et boire de son sang : cela parle de la foi personnelle et constante.

En Exode 12, il est question de manger du pain sans levain (la nouvelle nature qui n’a rien de commun avec l’ancienne) avec des herbes amères (la repentance, la lamentation à cause de notre péché encore présent).

Paul parle d’une fête, d’un festin. Nous nous réjouissons en Jésus-Christ, notre Pâque, en ses perfections, sa justice, ses mérites, ses promesses, sa Parole, sa personne… Paul exhorte à plusieurs reprises les Philippiens : «Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur !» (3:1 ; 4:4)

Si nous négligeons cette fête, si nous ne nous saisissons pas du privilège de nous réjouir sans cesse dans notre Pâque, qui est Jésus-Christ, nous tombons dans l’indifférence. Alors, la perfection du salut et la beauté du Sauveur cessent de nous émerveiller. Comme pour l’église de Corinthe, nous tolérons la présence du vieux levain qui fait lever toute la pâte.

La meilleure barrière à la chute est la louange pure et vraie du cœur devant ce Sauveur si glorieux et merveilleux qu’est Jésus-Christ, notre Pâque.

Dans le Cantique des cantiques, nous voyons l’épouse qui oublie, et elle s’endort. Elle se réveille «perdue». C’est quand elle médite, pense à son époux et se réjouit en lui qu’elle se prépare et attend son retour. La fin du Cantique ressemble à celle du livre de l’Apocalypse. C’est le même cri de l’Épouse, l’Église, qui a hâte de revoir son Époux.

Quand un époux est «fou d’amour» pour son épouse, que se passe-t-il ? Il ne pense qu’à elle. Elle est la plus merveilleuse à ses yeux. Il n’en désire aucune autre. Il ne vit que pour elle. Lorsque le croyant est rempli d’amour pour son Seigneur, il ne désire rien d’autre, il n’est attiré par rien d’autre. De cet amour pour le Sauveur découle un amour pour ses semblables. Par cet amour, le croyant accomplit ce que demande la loi (Romains 13:10).

La Parole nous exhorte à considérer les choses d’en haut (Colossiens 3:1-3), à considérer Christ. Vers la fin de sa lettre aux Hébreux, l’auteur écrit : «Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur» (12:14). De quelle sanctification s’agit-il ? De celle qui conduit au salut. Même le brigand sur la croix et ceux qui expérimentent une œuvre de salut sur leur lit de mort connaissent cette sanctification. Il s’agit en fait de Jésus-Christ, qui pour nous a été fait «sagesse, justice, sanctification et rédemption». L’auteur résume toutes les exhortations de sa lettre en disant : recherchez Christ, celui qui est notre paix et notre sanctification.

En 1 Corinthiens 5, Paul écrit que la réjouissance est dans la pureté et la vérité. En priant pour les siens, Jésus-Christ demande : «Sanctifie-les par ta vérité : ta Parole est la vérité» (Jean 17:17). L’erreur ne sanctifie jamais. Vous pouvez créer une dénomination ou un club religieux avec une fausse doctrine, établir une assemblée sur l’erreur, mais vous ne pourrez jamais stimuler quiconque à rechercher la sainteté de cette manière. Seule la vérité, la Parole de Dieu, le fait. Paul nous exhorte à célébrer notre identité en Jésus-Christ, à nous nourrir de la vérité, de la Parole de Dieu, et de la Parole faite chair.

L’apôtre Jean écrit : «Quiconque a cette espérance en lui se purifie» (1 Jean 3:3). Il ne dit pas qu’il devient plus pur puisqu’il a déjà été lavé par le Seigneur. Mais, dans son expérience sur terre, ses pas ramassent la poussière du monde. Le croyant a besoin d’en être débarrassé. Jésus dit à ses disciples : Vous êtes déjà purs, mais il faut que je vous lave les pieds (Jean 13). C’est quelque chose de constant, de quotidien : c’est la croissance dans la vie chrétienne.

Pour parler de la croissance dans la vie chrétienne, certains parlent de sanctification «progressive». Cette expression peut prêter à confusion, d’où la nécessité d’apporter quelques précisions.

Elle peut donner l’idée qu’on devient de plus en plus saint. Au départ, Dieu me remet sur le droit chemin, mais ce serait à moi d’avancer ensuite, de progresser. Comment progresse-t-on d’après cette idée ? Par l’obéissance, on deviendrait plus acceptable aux yeux de Dieu. Ce qui revient à dire que les œuvres me rendent acceptable, ce qui est faux. Mon acceptation est parfaite en Jésus-Christ.

Un enfant est enfant à 100 % ; il ne lui manque rien à la naissance. Il est petit et ne sait pas comment définir son père, mais il sait qui ce père est (il se réfugie dans ses bras en cas de problème). Plus il grandit, plus il est capable d’expliquer, de décrire et d’apprécier son père. Et plus il découvre qui il est, plus il prend conscience que certaines choses sont bonnes, et d’autres ne le sont pas. Certaines sont une offense, d’autres sont une source de joie. Il grandit. L’enfant de Dieu est enfant de Dieu à 100 % ; il ne lui manque rien. C’est pourquoi l’Écriture exhorte les croyants à vivre ce qu’ils sont déjà en Christ.


Notre identité – nous sommes une pâte nouvelle, une nouvelle création. Nous sommes saints, séparés pour l’Éternel.


Pourquoi ? Car Christ, notre Pâque, a été immolé pour nous (il est notre Substitut, il donne sa vie en rançon pour son peuple), et nous sommes unis à lui par la foi. Paul utilise une autre image en     Romains 6. Puisque nous sommes unis à Christ par la foi, et justifiés grâce à cette union, nous sommes aussi mort avec lui afin de renaître en nouveauté de vie. Notre union ne se limite pas à la justification, elle nous entraîne dans tous les aspects du salut.


Comment vivre en nouveauté de vie ? L’exhortation est de faire disparaître l’ancienne pâte (qui n’a plus sa place) et de rechercher les choses d’en haut, de célébrer le festin avec les pains de la pureté et de la vérité. C’est ce que Paul rappelle en Romains 6 et 7 par exemple. Notre nouvelle identité en Christ ne peut pas vivre dans le péché. Mais l’ancien principe de la chair est toujours présent dans notre nature et il veut utiliser nos capacités pour nous détourner de Dieu. Le psalmiste donne l’exemple de celui qui refuse de se laisser emporter là où ses émotions l’attirent. La réponse de cet homme à son âme est : «Espère en l’Éternel, car je le louerai encore : il est mon salut et mon Dieu» (Psaume 42).

Telle est l’identité du croyant. Il est uni à Christ et justifié par le moyen de la foi. De par cette union avec Christ, il est aussi sanctifié, séparé du monde pour Dieu. Ce n’est pas son choix, mais celui de Dieu, et c’est sa vocation par la grâce de Dieu.

La raison ? Christ notre Pâque a été immolé. Puisque nous sommes unis à Christ, nous sommes morts et ressuscités avec lui pour une vie nouvelle.

Comment vivre sur terre ? En dépendance de Christ, en regardant aux choses d’en haut et non à celles de ce monde. Nous sommes citoyens des cieux.

Ce n’est pas facile. Il y a un conflit parce que la chair est faible (Romains 7). Mais soyons assurés que celui qui a commencé en nous cette bonne œuvre la mènera à la perfection pour le jour de Christ (Philippiens 1:6).


Philip Hynes

 

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