Si le vrai croyant veut avoir une influence aujourd’hui et faire du bien dans le monde, il lui faut rejeter et répudier la religion qui refuse la précision et se plaît dans le général et dans le flou. Il lui faut s’attacher à la religion (ou la «foi») qui se tient sur une position doctrinale claire et précise. Sinon, ce croyant aura peu d’influence réelle pour le bien dans le monde, et la foi de ceux qu’il «évangélisera» n’aura pas de contenu non plus.
Il est à noter que c’est dans les générations où l’Évangile était prêché et annoncé avec clarté et sans équivoque qu’il a eu le plus d’effet.
Il est nécessaire de proclamer à l’adresse du monde l’efficacité de la mort de Christ pour les pécheurs qui se repentent. C’est dire que cette mort a parfaitement racheté tous ceux que le Père a donnés à son Fils avant même la fondation du monde. C’est dire aussi que le salut s’obtient par le moyen de la foi seule en Christ seul, sans l’ajout d’aucune œuvre venant de la part du pécheur, ni la moindre intervention ou cérémonie de l’église.
La proclamation la plus efficace dans le passé a été celle qui annonçait clairement que tous les hommes sans exception sont dans un état de perdition par nature. Cette annonce parle aussi de la rédemption qui est en Christ, de la régénération qui s’opère par le Saint-Esprit, et ce message appelle les pécheurs à la repentance et à la foi en Christ seul pour recevoir le salut éternel de Dieu.
Certains hommes religieux affirment que toute religion est bonne et qu’il ne faut pas être dogmatique dans la proclamation du message. Que ces gens se rappellent les paroles de Jésus-Christ : «Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi» (Jean 14:6).
Ces gens adeptes d’une position si universaliste en matière de religion s’imaginent pouvoir évangéliser le monde avec un message aussi imprécis que le leur, un message qui ne parle que d’un amour de Dieu de nature très vague et indéfinissable. Qu’ils écoutent plutôt ce que Christ dit en Jean 3:18, un chapitre qui parle précisément de l’amour de Dieu : «Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.» Au verset 36 du même chapitre, Jésus ajoute : «Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.» Tel est donc le caractère du message de Christ : distinctif et exclusif.
Un «évangile» qui n’est pas précis, doctrinal et distinctif est un message dépourvu de la moindre force. En revanche, l’Évangile clair et distinctif de Jésus-Christ, de Paul, de Pierre et de tous ceux qui, à travers tous les âges, ont proclamé avec fidélité ce que dit la Bible, ce message est «une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit» (Romains 1:16).
Un message au contenu et au son confus n’est pas l’Évangile de la Bible. En revanche, personne ne pouvait se méprendre sur le message de l’apôtre Pierre lorsqu’il affirmait avec assurance devant les hommes religieux de son temps : «Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés» (Actes 4:12).
Sans un message clair et précis, il n’y a pas de vrai fruit, car sans un message distinctif, il n’y a point d’Évangile.
S. W. Clark