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Une doctrine injuste

Dernière mise à jour : 12 oct. 2020

La pensée que Dieu ait choisi depuis l’éternité les bénéficiaires de son salut (et, par conséquent, qu'il passe outre les autres) cause une profonde révulsion chez l'homme naturel. L'existence d'un groupe appelé «élus de Dieu» lui semble manifestement injuste et inacceptable.

Bien que la Bible enseigne la responsabilité de l’homme et insiste sur le besoin d’une offre sincère de l'Evangile à tous les hommes (des vérités qui semblent être en pleine contradiction avec celle selon laquelle Dieu a choisi certains êtres humains seulement), le fait que Jésus lui-même affirme la prédestination divine est une des choses que les hommes trouvent le plus difficile à recevoir.

Mais le Seigneur Jésus lui-même prie : «Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants» (Matthieu 11:25).

Il est un fait inéluctable que Dieu n'est sous aucune obligation de montrer de la miséricorde envers le moindre pécheur. Il n'en manifesta aucune à l'égard des anges qui se sont révoltés contre lui. Le Juge de toute la terre doit assurément faire ce qui est juste. L'exercice de la miséricorde est optionnel plutôt qu’obligatoire avec Dieu. Il dit à Moïse : «Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde et j'aurai compassion de qui j'ai compassion» (Romains 9:15).

Pour illustrer ce point, on peut penser à une certaine situation de guerre où, après avoir envahi un autre pays, un tyran en détruit toutes les richesses nationales et installe un régime de terreur. Le pays envahi fait appel à l’aide de ses alliés. Ceux-ci répondent en force et se préparent à laminer les troupes du tyran. Cependant, avant de procéder à son offensive, l'État-major de l'armée de secours décide de larguer au-dessus des troupes adverses des millions de prospectus. Ces feuillets informent l'ennemi que quiconque dépose les armes et se rend avant la bataille ne subira aucun mal. Un grand nombre de soldats concernés obtempèrent.

Cette opération fait figure d'acte de miséricorde envers les troupes adverses. Les prospectus ne sont pas systématiquement distribués à chaque soldat individuellement. Mais personne ne penserait à se plaindre de ce que tous les combattants ennemis n'ont pas reçu la même opportunité. En raison de son agression, l'armée du tyran ne mérite aucun répit.

La justice de l'action de défense des alliés du pays envahi semble évidente. En contraste, la miséricorde annoncée à toutes les troupes qui répondent au message relève du domaine de la grâce.

L'homme naturel s’imagine perpétuellement qu'il mérite quelque chose de la part du Dieu vivant. Il ne peut pas se voir pour ce qu'il est réellement : un soldat ennemi dans un camp rebelle, une créature qui cherche à se débarrasser du joug de son Créateur. Ce n'est que lorsque nous commençons à nous voir tels que nous sommes réellement (de simples mercenaires se dressant contre un Dieu patient pour le combattre), que nous pouvons apprécier l'action divine d'élection pour ce qu'elle est en réalité : un acte de salut rempli de grâce.

Bien sûr, beaucoup ressentent qu'ils ne méritent pas cette étiquette de rebelles. Les troupes d'invasion de notre illustration ne pensaient pas non plus avoir commis quelque chose qui méritait la mort. Mais elles partageaient la décision de leur chef fédéral (le tyran dans notre image) d'agresser un autre pays. La mauvaise décision d'un mauvais chef plonge tous ses sujets dans une situation grave. Il en fut ainsi pour l'humanité entière lors de la chute de son ancêtre Adam.

En dépit de la rébellion de la race humaine contre lui, Dieu a décidé, dans sa grâce et sa miséricorde, d'amener un nombre aussi grand que les grains de sable sur la plage à se rendre avant son invasion finale. En outre, il ne se contente pas de larguer des prospectus pour encourager à la reddition, mais il s'approche intimement de ses ennemis, il les contraint et les tire même hors de ce camp rebelle vers la sécurité et la paix de son pardon. Il dit : «J’ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle et contredisant.» (Romains 10 : 21). Comme les Écritures l'attestent : «Lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils... » (Romains 5 : 10). Rien ne l'arrêta. Suprêmement, la mort de son Fils bien-aimé est le prix qu’il accepta de payer pour attirer ses ennemis aux bénédictions de la vie.

Comme on l'a souvent dit, le véritable mystère n'est pas : «Pourquoi beaucoup et pas tous ?», mais plutôt : «Pourquoi même un seul ?»

(«Les Échos de la Vérité», 1er trimestre 1995)

 




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Jude

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