top of page

Une histoire pour Noël

Je veux vous parler d’une journée importante dans la vie d’un homme, autrement inconnu. Je suppose que je devrais commencer par le commencement. Malheureusement, cela m’est impossible. Luc, qui est par ailleurs un historien très exact, ne dit rien à ce sujet.

La scène se déroule à Jérusalem. Pour être plus précis, nous sommes au temple, et l’enfant Jésus a exactement 40 jours. Jérusalem est à un peu moins de 10 kilomètres de Bethléhem, où cet enfant est né. Je suppose que ses parents ont passé la matinée à parcourir la distance.

C’est le premier bébé de Marie, la maman. Plus important encore, c’est son premier fils. Tout Juif à cette époque savait que le garçon nouveau-né devait être présenté au Seigneur le quarantième jour après sa naissance.

Selon la loi de Moïse, il fallait verser une «rançon» de 5 shékels pour lui, et il fallait faire deux sacrifices. Dans des circonstances normales, les sacrifices devaient être des agneaux, à la rigueur deux colombes. Comme la famille était pauvre, ce serait des pigeons. Voici donc ce que Joseph et Marie apportaient au temple.


Un étranger


À leur entrée dans l’édifice, la première personne qu’ils rencontrèrent fut un total étranger, un homme du nom de Siméon. Nous ne savons pas s’il était jeune ou vieux. Il y avait à cette époque en Palestine autant de Siméon que de Jean chez nous aujourd’hui. Il n’y avait donc rien de spécial à ce nom.

Personne n’a jamais pu trouver qui était vraiment Siméon. Il était totalement étranger pour Joseph et Marie, et il l’est pour nous aussi.

Tout ce que nous savons de lui est que c’était un homme très droit et spirituel, et qu’il connaissait Dieu intimement. À cause de cela, et probablement parce qu’il étudiait les Écritures, il savait que le Messie tellement désiré allait se révéler à Israël à tout moment.

Ce Messie était bien sûr le Sauveur promis, dont les prophètes de l’Ancien Testament parlaient depuis des siècles. Les gens qui comprenaient les Écritures savaient à peu près quand il viendrait, où il naîtrait et où grandirait, ce qu’il prêcherait, comment et où il mourrait, ainsi que le fait qu’il ressusciterait et ce qui se passerait après


Les prédictions


Les Écritures de l’Ancien Testament avaient été écrites par des prophètes nommés par Dieu. Mais comment ces hommes pouvaient-ils donner des prédictions aussi détaillées ? Tout simplement parce que le Saint-Esprit de Dieu les leur avait révélées.

Quelque chose de semblable c’était produit pour Siméon. Dieu lui avait révélé qu’il ne mourrait pas avant d’avoir personnellement posé les yeux sur le Messie. Une des langues qu’on utilisait au temps de Siméon était le grec et, en grec, «Messie» se dit «Christ».

Siméon savait donc que le Messie viendrait de son vivant. Non seulement cela, mais le Saint-Esprit lui avait indiqué que ce jour en particulier, il devait se rendre au temple à une heure précise. Alors qu’il s’y rendait, cet homme devait avoir le cœur rempli d’espoir.


Un poème


Voilà qu’un couple pauvre avec un bébé de près de six semaines entrait dans les parvis du temple ! Avant que quiconque ait pu réaliser ce qui se passait, Siméon avait pris le bébé dans ses bras en s’adressant à Dieu avec un poème d’adoration :


«Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur

S'en aller en paix, selon ta parole.

Car mes yeux ont vu ton salut,

Salut que tu as préparé devant tous les peuples,

Lumière pour éclairer les nations,

Et gloire d'Israël, ton peuple.»


Marie avait déjà reçu la révélation que le bébé qui allait lui naître de façon si étrange, par l’intervention miraculeuse du Saint-Esprit, était non seulement le Messie promis, mais aussi le Dieu éternel revêtu de la chair humaine.

D’une manière tout à fait indépendante, Joseph avait reçu le message que sa jeune fiancée vierge était en fait enceinte d’«Emmanuel», le «Dieu avec nous», le Sauveur envoyé vers les pécheurs.

Pour appuyer tout cela, après la naissance du bébé, des bergers leur avaient raconté comment des anges leur en avaient parlé en le présentant comme «un Sauveur, Christ le Seigneur».

Cela ne diminuait cependant en rien l’étonnement du jeune couple alors qu’ils entendaient la prière d’actions de grâce de Siméon. En effet, cet homme mentionnait maintenant que leur bébé serait le «salut» envoyé pour «tous les peuples» ! Il n’était pas simplement venu pour Israël, mais aussi pour les païens !


Une prophétie


Continuant sa prière, Siméon invoqua la bénédiction de Dieu sur les jeunes parents qui se tenaient devant lui. Il fixa les yeux sur Marie et reprit la parole. Il y avait quelque chose de solennel dans sa voix, une sorte d’avertissement. Regardant vers le futur, il dit à la jeune femme des choses qu’elle allait bien trop vite découvrir pour elle-même.

Son fils, lui dit-il, serait la cause de l’abaissement de beaucoup de gens élevés en Israël. Il élèverait aussi beaucoup de gens modestes. Marie vécut assez longtemps pour voir son fils dénoncer l’hypocrisie des gens les plus respectés dans la société religieuse de l’époque, ou promettre le pardon des péchés et la vie éternelle aux pécheurs. Oui, à des prostituées, à des voleurs, des brigands et toute sorte de gens rejetés par la société. Ces gens allaient se détourner de leur ancienne vie pour placer leur confiance en ce Sauveur et en son Père céleste.


Transpercée


Son fils, Siméon dit à Marie, serait «un signe qui provoquera la contradiction», et «à toi-même une épée te transpercera l'âme.» Elle vécut assez longtemps pour voir son fils devenir un objet de haine pour beaucoup, des gens qui ne pouvaient pas supporter l’idée qu’il était peut-être ce qu’il affirmait être.

Marie ressentit cette épée la transpercer quand elle vit ce fils, nu, ensanglanté et mourant sur une croix. Il n’avait que 33 ans, et cela dut lui briser le cœur.

En résultat de la venue de son fils, continua Siméon, «les pensées de beaucoup de cœurs seraient dévoilées.» Après que ce fils revienne d’entre les morts, Marie eut la grande joie de le voir de nombreuses fois. Dix jours après son retour au ciel, elle était parmi ceux dans le cœur desquels le Christ envoya son Saint-Esprit, au moment même de la naissance de l’Église chrétienne. Puis, alors que cette Église répandait son message dans le monde entier, elle vit des hommes et des femmes de partout se ranger aux côtés de son fils pour certains, ou contre lui pour d’autres.

Elle vécut assez longtemps pour voir avec une grande clarté que la pensée d’une personne au sujet de Christ révèle exactement de quelle sorte de personne il s’agit. Marie n’oublia jamais Siméon. Plus tard dans sa vie, elle raconta cet événement à Luc, et celui-ci nous a communiqué cet événement (Luc 2:22-35).


Stuart Olyott

(«Les Échos de la Vérité», 4e trimestre 2004)

 
49 vues

Jude

bottom of page