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Dieu change-t-il d’avis ?

Dernière mise à jour : 11 nov. 2020

Après avoir vu la vision des sauterelles, le prophète Amos s’écrie : «Seigneur Éternel, pardonne donc ! Comment Jacob subsistera-t-il ? Car il est si faible !» (7:1,2) La réponse de Dieu attire notre attention : «L'Éternel se repentit de cela. Cela n'arrivera pas, dit l'Éternel» (v.3).

Qu’est-ce que cela signifie ? Dieu abandonna-t-il son plan A pour se rabattre sur un plan B ? Probablement pas, car cela voudrait dire que le premier plan n’était pas parfait, alors que la Parole déclare : «L'Éternel est juste dans toutes ses voies» (Psaume 145:17).

Dieu décida-t-il alors de ne pas tenir compte de la rébellion d’Israël ? Non, car ses yeux «sont trop purs pour voir le mal» (Habakuk 1:13). Comment pourrait-il laisser le mal sans réagir ?

Prières exaucées

Le fait que Dieu exauce les prières du prophète et écarte les jugements annoncés soulève une question qui plonge souvent les chrétiens dans la perplexité. Dieu change-t-il parfois d’avis ?

«L'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre… L'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur» (Genèse 6:5,6 ; cf. Exode 32:14). Même face à un texte comme celui-ci, la perfection de Dieu nous interdit de penser que la création de l’homme était une erreur. Nous voyons ici au contraire la réaction d’un Dieu saint à la rébellion coupable de l’homme.

Dieu «ne peut se renier lui-même». Il ne peut rien faire qui contredise son caractère (2 Timothée 2:13).

L’immuabilité de Dieu

Il ne change pas (Malachie 3:6 ; cf. Jacques 1:17). La Bible précise : «Dieu n'est point un homme pour mentir, ni fils d'un homme pour se repentir» (Nombres 23:19). «Les desseins de l'Éternel subsistent à toujours, et les projets de son cœur, de génération en génération» (Psaume 33:11).

Son immuabilité se rapporte évidemment à sa perfection morale. «Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres» (1 Jean 1:5). Il lui est donc impossible de s’améliorer ou de devenir moins que parfait.

Sa connaissance, ses principes, ses pensées, motivations, promesses et desseins ne peuvent pas changer. Mais cela ne signifie pas qu’il est immobile. Les premières paroles de la Bible montrent comment Dieu est engagé dans une action de création puissante qui se situe au-delà de toute imagination. La Bible regorge d’occasions où le Dieu immuable est sans cesse engagé dans une relation dynamique avec l’humanité, agissant et réagissant pour sa gloire éternelle et le bien durable de son peuple.

L’omniscience

Cet attribut (Dieu sait toutes choses) se rapporte directement à notre question. Dieu connaît parfaitement toutes choses, qu’elles soient passées, présentes ou futures. Rien ne le prend par surprise, rien ne le force à changer d’approche, rien ne le plonge dans la perplexité sur l’issue de la chose.

Dieu n’«apprend» jamais, et il ne «découvre» rien. Il défie les fausses divinités par la bouche d’Ésaïe : «Dites ce qui arrivera plus tard, pour que nous sachions si vous êtes des dieux» (41:23). Aucune réponse ne vient, bien sûr. Pour lui, au contraire, l’avenir est un livre ouvert.

Certains avancent que Dieu doit être dénué de passions ou d’émotions. Or, devant le tombeau de Lazare, Jésus «frémit en son esprit, et fut tout ému» (Jean 11:33). Il pleure face au malheur qui va s’abattre sur Jérusalem (Luc 19:41)et tressaille de joie quand ses disciples reviennent de mission (Luc 10:21). La Bible est riche en indications de l’implication émotionnelle de Dieu en tout ce qui se produit dans le monde, sans jamais pour autant suggérer que ses émotions prennent le contrôle de lui (comme c’est le cas pour nous).

Les mentions de son «repentir», de son «affliction» sont des anthropopathies, des expressions qui prennent des termes d’émotions humaines pour décrire Dieu, mais sans pour cela suggérer qu’il partage nos limitations et nos faiblesses. Par ce genre d’expressions, Dieu s’abaisse à notre niveau pour traduire une vérité qui nous échapperait complètement autrement.

Le néothéisme

Selon cette théorie, la liberté que l’homme à faire des choix interdit à Dieu de savoir ce qui se passera dans l’avenir. Il ne sait donc pas ce qui a trait aux choix futurs de l’homme, qui sont encore des options.

Il peut certainement les influencer par des préceptes, des avertissements et des promesses, mais ces options ne deviennent des certitudes que lorsque l’homme a fait son choix. Pour cette théorie, le comportement humain influence les intentions de Dieu de telle manière qu’il ajuste ses plans quand il apprend quelque chose de nouveau.

Certaines déclarations bibliques semblent à première vue soutenir cette théorie, mais cette dernière est irréconciliable avec le fait que Dieu «opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté» (Éphésiens 1:11). «Toutes choses» doivent par nécessité inclure les mauvaises attitudes, décisions et actions des hommes (cf. Exode 4:21 ; Deutéronome 2:30).

Le pire péché jamais commis, à savoir le meurtre brutal de Jésus, était «selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu» (Actes 2:23), et le Fils de Dieu était un agneau «prédestiné avant la fondation du monde» (1 Pierre 1:20).

Dieu gouverne activement l’univers et sait précisément comment les hommes vont agir. Face aux protestations de Pierre, Jésus annonce : «Cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois» (Matthieu 26:34).

Dieu contrôle même ce qui semble tenir du hasard : «On jette le sort dans le pan de la robe, mais toute décision vient de l'Éternel» (Proverbes 16:33).

La volonté de Dieu

Quand on devient chrétien, on exerce la repentance et la foi, qui semblent être des choix purement personnels. Mais quiconque se repent le fait uniquement parce que Dieu lui accorde la repentance afin qu'il ait la vie (Actes 11:18 ; cf. Éphésiens 2:9).

Dieu déclare à Jérémie : «Soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, d'arracher, d'abattre et de détruire ; mais si cette nation, sur laquelle j'ai parlé, revient de sa méchanceté, je me repens du mal que j'avais pensé lui faire. Et soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, de bâtir et de planter ; mais si cette nation fait ce qui est mal à mes yeux, et n'écoute pas ma voix, je me repens du bien que j'avais eu l'intention de lui faire» (18:7-10).

Dieu n’est pas insensible à la douleur ou au chagrin de l’homme, mais rien de cela ne le prend par surprise ou le force à changer de voie.

Le Dieu de la Bible n’est pas une divinité à la connaissance et au pouvoir limités, qui pourrait même se tromper et qui doit en conséquence s’excuser. Sinon, nous serions à la merci du hasard, abandonnés à un vague souhait que tout finira à peu près comme Dieu le veut. Or, Dieu accomplit dans le temps tout ce qu’il a planifié et décidé dans l’éternité.

La miséricorde divine

La «repentance» de Dieu exprime une vérité que nous serions dans l’incapacité de saisir si elle n’était pas dite dans un langage que nous avons l’habitude d’utiliser au sujet des émotions et des actions humaines.

La prophétie des sauterelles n’avait rien de factice. Amos la prit au sérieux et s’en remit à la miséricorde de Dieu, lui demandant d’intervenir et d’épargner son peuple. Nous voyons la prophétie, la prière et le pardon selon l’ordre chronologique, mais Dieu n’est pas limité par le temps. Avant même qu’il forme les sauterelles, il savait qu’Amos implorerait sa miséricorde, et qu’il exaucerait cette prière. «Je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre, je suis Dieu, et nul n'est semblable à moi. J'annonce dès le commencement ce qui doit arriver» (Ésaïe 46:9,10).

John Blanchard

(«Les Échos de la Vérité», 4ème trimestre 2012)


Note : Pour aller plus loin, lire le livre du même auteur «Les grands points des petits prophètes» pour devenir familier avec une partie méconnue de la Bible (éditions Europresse).

 



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Jude

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