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L’Évangile : une vraie bonne nouvelle

Dernière mise à jour : 22 août 2021

La méchanceté remplit notre monde. Qui oserait dire le contraire ? Mais ce monde est-il vraiment pire que celui du temps de Sodome et Gomorrhe, ou celui de Noé ? N’est-ce pas plutôt que les moyens de communication dont nous disposons (ce qu’on appelle couramment «les médias») fournissent plus d’informations et plus rapidement qu'autrefois ?

Quoi qu’il en soit, une chose est certaine : il y a aujourd’hui moins de prédication claire et distinctive de l’Évangile qu’autrefois. Pourtant, le monde a toujours besoin de l’Évangile. Peut-être aujourd’hui plus que jamais ! Des centaines de millions d’hommes peuplent la planète, et Dieu confie à son Église la responsabilité de leur annoncer l’Évangile dont ils ont tant besoin. Humainement parlant, ils ne l’entendront jamais si nous ne le faisons pas. Il nous est impossible d’évangéliser les générations passées ; nous n’y étions pas, et elles sont précisément «passées». Nous ne serons plus là, non plus, pour évangéliser les générations futures. Notre tâche est urgente, et nous devons l’accomplir aujourd’hui, car «la nuit vient où personne ne peut travailler» (Jean 9:4).

Quel message apporter à ce monde perdu ? «C’est l’Évangile», dites-vous. Oui, mais qu’est-ce que l’Évangile ? Voilà une question importante, et nous devons en connaître la réponse avant d’entamer l’œuvre d’évangélisation. Tout le monde parle de «l’Évangile», que ce soit les catholiques romains, les témoins de Jéhovah, les évangéliques de tout poil ou les libéraux. Mais, chacun donne sa propre signification à ce mot.


Une mauvaise nouvelle


«L’Évangile est une bonne nouvelle», dites-vous. C’est vrai, mais il ne commence pas par là. Tous les hommes sont pécheurs de naissance, en raison de leur nature et de leurs actions pécheresses. De ce fait, ils gisent tous sous la condamnation juste et éternelle de Dieu. Annoncer cela aux gens est une mauvaise nouvelle, et peu d’entre eux acceptent de l’entendre. Rien ne sert de leur annoncer la «bonne» nouvelle que Dieu les aime, alors que la Bible affirme avec clarté que : «Celui qui ne croit pas le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui» (Jean 3:36). Remarquez par ailleurs que cette affirmation se trouve dans la même chapitre que le verset qu’on aime tant citer aux pécheurs pour leur dire que Dieu les aime. Jonathan Edwards, un prédicateur bien connu du XVIIIe siècle, n’était certainement pas très populaire après sa prédication «Entre les mains d’un Dieu en colère»¹. Mais il se comportait en véritable serviteur de Dieu, annonçant fidèlement le message que Dieu lui avait confié.


Il y a peu de perdus dans le monde


La «bonne nouvelle» commence donc par une «mauvaise nouvelle», celle que nous sommes tous perdus et placés sous la juste condamnation d’un Dieu saint. Mais, où sont les «perdus» dans le monde aujourd’hui ? Il est difficile d’en trouver, car peu de gens sont effectivement prêts d’admettre leur état de perdition et leur culpabilité devant Dieu. La plupart se croient déjà justes ou, tout au moins, ils s’estiment capables de faire quelque chose pour lui plaire. Ils espèrent que ces efforts rendront leur salut éternel possible, si tout au moins il ne leur est pas déjà assuré. Pourtant, ces illusions ne changent rien à la réalité : tous les hommes sont perdus, et nous devons le leur dire.

On affirme quelquefois que «péché» signifie «manquer la cible». Si nous voulons le définir ainsi (ce qui est juste), il nous faut aussi clairement définir quelle est la cible visée. Si je tire une flèche sur un pan de mur de 100 mètres carrés depuis une distance de 5 mètres, il me sera difficile de manquer ma cible. Mais si celle-ci est une pièce de monnaie placée à plus de 1000 mètres, il me sera quasiment impossible de la voir, combien plus de l’atteindre !

Le péché consiste à «manquer la cible» de la gloire de Dieu, et il nous est impossible d’atteindre cette cible. Paul déclare : «Tous ont péché et son privés de la gloire de Dieu» (Romains 3:23). Non seulement il nous est difficile d’atteindre la cible de la gloire de Dieu en toutes choses, mais cela nous est impossible !


Annoncer qui est Dieu


Si nous voulons proclamer l’Évangile comme Dieu nous l’a confié, nous devons annoncer qui est Dieu aux pécheurs perdus. La plupart des gens ont une notion très erronée de la gloire, la sainteté et la majesté de Dieu. À écouter nos semblables, il semblerait plutôt que Dieu est là seulement pour subvenir au bien-être de ses créatures. Il est de son devoir de leur faire du bien et de les préserver des problèmes et difficultés qui peuvent survenir en cette vie. Nous l’avons tous entendu (peut-être l’avons-nous même dit) : «Qu’ai- je fait pour que Dieu me traite de la sorte ?» ; «Si Dieu existe, pourquoi permet-t-il tant de souffrances dans le monde ?» ; «Où est Dieu ? Que fait-il ?»

Il existe une réponse à ces questions. Même Nébucadnetsar, le roi païen de Babylone, la

connaissait : «J’ai bénis le Très-Haut… dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre ne sont a ses yeux que néant : il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu ?» (Daniel 4:34,35)


La question sans réponse


Dieu n’est sous aucune obligation de sauver des pécheurs coupables, et cela veut dire : «nous tous». Il serait juste de condamner à la perdition tous les hommes sans exception. C’est ce que nous méritons. Mais l’Évangile annonce (et voilà la «bonne nouvelle») que, dans sa grâce souveraine, Dieu a décidé de sauver des pécheurs. «Pourquoi certains seulement, et pas tous ?», demandez-vous. Nous ne connaissons pas la réponse à cette question, car Dieu ne la pas révélée. Même l’apôtre Paul ne le savait pas. Les gens de son temps posaient la même question : «Pourquoi [Dieu] blâme-t-il, car qui est-ce qui résiste sa volonté ?» Paul ne peut pas répondre par une explication, mais il «remet les pendules à l’heure» en interpellant les objecteurs : «Ô homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé : Pourquoi m’as-tu fait ainsi ?» (Romains 9:19,20)

La merveille consiste dans le fait que Dieu a décidé de sauver quelques-uns de ces pécheurs déchus et coupable. Lors de sa comparution devant le trône divin au jour du jugement, aucun pécheur coupable ne pourra traiter Dieu d’être injuste. Personne ne pourra dire qu’il ne mérite pas une condamnation juste et éternelle. De même, aucun des bénéficiaires de la miséricorde divine ne pourra prétendre avoir mérité la grâce que Dieu lui a manifestée en Christ. Il est vrai, Dieu aurait pu sauver tous les pécheurs coupables sans exception si cela avait été sa volonté. Il a néanmoins décidé de ne pas le faire. La mort de Christ ne suffisait-elle pas pour sauver tous les hommes pécheurs ? Elle était certainement suffisante, mais là n’était pas l’intention de Dieu. Nous ne pouvons pas en dire plus mais, certainement, nous ne devons pas en dire moins.


Un Substitut


La «bonne nouvelle» déclare qu’un Substitut, Jésus-Christ, a pris devant Dieu la place de chaque pécheur repentant. La colère de Dieu est tombée sur Christ, et il a porté la peine que mérite le péché de ces pécheurs. Il a fait cela pour tout ceux que le Père lui avait donnés dès avant la fondation du monde. En Jean 17:9, il prie pour eux : «ceux que tu m’as donnés… » Ce sont «ses brebis», que le Père lui a données, et il meurt pour elles (Jean 10:15,29).

La substitution se situe au cœur même de l’Évangile. Christ ne s’est pas contenté de donner sa vie pour rendre le salut possible à tous ceux qui veulent bien y ajouter leur part en se repentant de leur péché et en croyant en lui. La Bible annonce que cest Dieu lui-même qui donne la repentance et la foi (2 Timothée 2:25 ; Éphésiens 2:8 ). Notez que, face aux Juifs religieux de son temps, Christ ne dit pas : «Vous n’êtes pas de mes brebis parce que vous ne croyez pas.» Il leur dit, au contraire : «Vous ne croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis» (Jean 10:26). S’ils avaient été de ses brebis, ils auraient cru en lui. La «bonne nouvelle», l’Évangile, c’est que tout ceux que le Père a donnés au Fils, et pour qui celui-ci est mort, croiront en lui. Leur vie manifestera toujours la repentance et la foi. C’est l’œuvre de Dieu, et il ne manquera certainement pas à l’amener à la perfection.


Le seul Évangile, le vrai


Tout ceci ne correspond pas à ce que nous entendons très fréquemment aujourd’hui dans les églises et réunions d’évangélisation. Les «évangiles» qu’on entend souvent mettent l’accent sur l’homme et ce qu’il doit faire pour rendre effective dans sa vie l’œuvre de Christ pour lui sur la croix. La vraie bonne nouvelle est exactement le contraire, à savoir que, dans l’œuvre de son Fils, Dieu a déjà fait tout ce qui est nécessaire pour satisfaire à sa sainteté et à sa justice. Ainsi, tous ceux qui viennent à Christ, leur Substitut, reçoivent la vie éternelle, sur la seule base de son œuvre. C’est ici l’Évangile, le vrai.


Note :


1. Jonathan Edwards, Entre les mains d’un Dieu en colère, éditions Europresse, Chalon-sur-Saône, 1994.


(«Les Échos de la Vérité», vol.14, 1er trimestre 1996)

 





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Jude

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