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La justification par la foi

«Comment l’homme serait-il juste devant Dieu ?» Telle est la question cruciale (Job 9 2).


Toutes les religions du monde, quels que soient les termes utilisés, cherchent à ouvrir un chemin vers Dieu. Pour cela, elles indiquent à l’homme les choses à faire pour gagner sa faveur. Il y a tels rites, tels pèlerinages, tels sacrifices, etc. Or la question se pose de savoir comment l’homme, souillé par la déchéance de sa nature de péché, pourrait faire quoi que ce soit pour gagner la faveur d’un Dieu trois fois saint ? Dieu peut-il accepter une obéissance et un sacrifice autres que parfaits ?


Le problème


Dieu a créé l’homme à son image, parfait et libre. Il lui a manifesté sa grâce en lui confiant la domination sur toute la création, à l’exception d’un seul arbre et de ses fruits. Il lui a aussi révélé sa volonté (ne pas manger du fruit de cet arbre), ainsi que la sentence qu’il exercerait en cas de désobéissance.

Pourtant, en pleine possession de sa liberté, l’homme a choisi de se rebeller contre Dieu et de désobéir à sa révélation. Ne pouvant pas se renier, Dieu a mis à exécution la sentence qu’il avait annoncée. Il a chassé l’homme de sa présence et lui a interdit le retour vers le jardin d’Éden. L’homme est mort (séparé de Dieu, la source de toute vie), et il lui est impossible de retourner dans la présence de Dieu par ses propres moyens (un mort peut-il désirer ou faire quelque chose ?).

Cette mort est une réalité pour tous les descendants d’Adam. Tout homme qui naît dans ce monde est mort, spirituellement séparé de Dieu. Il ne se tient pas sur un terrain neutre ; il ne naît pas innocent, mais rebelle. La Bible le déclare avec une grande clarté :


«Il n’y a point de juste, pas même un seul ; nul n’est intelligent, nul ne cherche Dieu ; tous sont égarés, tous sont pervertis ; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul ; leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se servent de leur langue pour tromper ; ils ont sous leurs lèvres un venin d’aspic ; leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume ; ils ont les pieds légers pour répandre le sang ; la destruction et le malheur sont sur leur route ; ils ne connaissent pas le chemin de la paix ; la crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux… » (Romains 3:9-18)


«Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu» (Romains 3:23).


«Il n’y a sur la terre point d’homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais» (Ecclésiastes 7:20).


Dieu a les yeux trop purs pour voir le mal. Il ne peut pas accepter l’homme pécheur dans sa présence à moins que plusieurs conditions soient satisfaites. Pour que cette réconciliation soit possible :


– la culpabilité de l’homme doit être enlevée : il ne doit plus être condamnable,

– la colère juste de Dieu doit se déverser contre le péché : il ne peut pas laisser le péché impuni,

– les exigences et les sentences divines, révélées dans la loi, doivent toutes s’accomplir.


Ces conditions ne trouvent leur accomplissement qu’en une seule personne : Jésus-Christ, et c’est par la foi en lui que l’homme est en règle avec Dieu. «Le juste vivra par sa foi» (Habakuk 2:4).


La solution : la justification par la foi


Définition


Ce n’est pas un acte qui vient de l’homme. Le religieux essaie de se justifier en s’appuyant sur ses œuvres et sa moralité (je fais ceci et pas cela, je ne suis pas comme les autres… ) Or la Bible déclare que «toute notre justice est comme un vêtement souillé» (Ésaïe 64:5).

La justification est un acte de Dieu. Un acte et non un processus. C’est aussi un acte parfait puisque son auteur est parfait. Cet acte divin est instantané, libre et dénué de toute contrainte. Dieu n’y est absolument pas obligé. C’est enfin un acte vers lequel regardent la loi et les prophètes.


Qu'est-ce que Dieu fait dans cet acte ?


Deutéronome 25:1 en offre une illustration. Au tribunal, le jugement prononcé reconnaît qu’à la lumière des preuves qui sont apportées et examinées, la personne mise en jugement est juste aux yeux de la loi. Le jugement rendu ne transforme pas la personne. Il se contente de déclarer que sa position à l’égard de la loi est «non coupable».

C’est ce que Dieu fait quand il justifie le pécheur. Il le déclare «non coupable», conforme à la loi.

Cette déclaration exige deux actions :


– Dieu fait miséricorde. Il ne donne pas ce que le pécheur mérite. Étant pécheur, l’homme ne mérite que sa colère. Mais Dieu ne tient pas compte de ses transgressions. Il ne se souvient plus de ses fautes (Jérémie 31:34 ; Romains 4:5-8).

– Dieu fait grâce. Il donne ce que le pécheur ne mérite pas. Non seulement il ne déverse pas sa colère, mais il introduit le pécheur dans une relation privilégiée avec lui-même, le faisant bénéficier de toutes les richesses et bénédictions spirituelles qui sont en Jésus-Christ.


Comment cela est-il possible ?


Dieu est saint. Comment peut-il déclarer «non coupable» un homme qui est pourtant coupable puisque pécheur ?

Dieu a révélé sa volonté et sa sainteté en donnant la loi pour laquelle il exige une obéissance parfaite de la part de l’homme. Pour être juste, il faut que l’homme vive en une conformité exacte et totale avec la loi, tant dans les exigences de celle-ci que dans ses sentences. «Quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous» (Jacques 2:10).

Certains disent : «Il est Dieu, il peut tout faire !» Cela est vrai dans un sens, il peut tout faire, sauf se renier. Il doit demeurer fidèle à lui-même et à sa Parole, qui est la révélation de son être. La condamnation qu’il a prononcée dans le jardin d’Éden est toujours valide aujourd’hui. Le salaire du péché, c’est la mort. Ne tolérant pas le péché, Dieu n’a donc pas pu laisser Adam et Ève dans le jardin. Il les a chassés de sa présence et a placé des séraphins pour en interdire l’entrée. Cela signifiait qu’il est impossible que l’homme revienne à Dieu par le seul moyen de ses propres efforts.

Pour qu’un pécheur puisse être déclaré «juste», quelque chose doit être fait par rapport à la loi, la révélation de la volonté sainte de Dieu (elle doit être accomplie) et par rapport au péché (il doit être ôté). Toutes les exigences de la loi de Dieu doivent être satisfaites. En outre, les sentences qu’entraîne la rébellion à son égard doivent s’appliquer aussi. Le châtiment doit se déverser puisqu’il y a eu faute. Le péché doit être puni.

La bonne nouvelle entre en jeu à ce point précis ! Ce qui était nécessaire a été fait ! Ce que la loi, la juste volonté de Dieu, exige a reçu une satisfaction entière et totale en Jésus-Christ, qui est venu au nom de ceux que le Père lui avait donnés. Dieu n’a pas changé sa loi ni allégé la sentence après le péché d’Adam. Plutôt, Jésus est venu, non pour abolir la loi, mais pour l’accomplir complètement.

Il fait cela de deux manières :


– par sa vie : né sous la loi (c’est-à-dire en tant que vrai homme), il dut apprendre l’obéissance en tant qu’homme pour vivre une vie parfaite. Il accomplit la loi par sa vie parfaite. Il a connu toutes les expériences qui nous surviennent, mais sans commettre le moindre péché. Le Père témoigne à plusieurs reprises : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection» (Matthieu 3:17).


– par sa mort sur la croix. La loi de Dieu exige que l’homme meure en raison de ses péchés. Or, Jésus n’a aucune raison de mourir puisqu’il est sans péché. Mais il donne sa vie volontairement, en prenant sur lui les péchés de son peuple et en subissant à la place des siens le châtiment pour leurs péchés.


La substitution


C’est un premier terme important. Jésus est le Substitut. Il représente les siens et les remplace en rapport avec la vie parfaite exigée par Dieu et la punition exigée pour le péché.

La loi est satisfaite car quelqu’un a vécu la vie d’obéissance parfaite qu’elle exige. La justice de Dieu est satisfaite car le péché est puni, car le châtiment est tombé et la colère divine s’est déversée sur le péché. Christ obtient ainsi une justice parfaite par son accomplissement de la loi, et il en fait bénéficier tous ceux qui sont unis à lui par la foi.


L’imputation.


Ce second terme important montre que Dieu revêt le croyant de la justice de Christ. Il le voit désormais en Christ. Ses péchés ont été mis sur le compte de Jésus-Christ, et la justice parfaite de ce Substitut est mise sur le compte des croyants. Elle leur est imputée.


«Celui qui n’a point connu le péché, (Dieu) l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu» (2 Corinthiens 5:21).


Dieu déclare «non coupable» le pécheur qui est uni à Christ par la foi sur cette base, c’est-à-dire en vertu du fait que la loi a été accomplie et que la sentence a déjà été exécutée en Christ. Tout cela est mis au compte du croyant (c’est imputé).


«C’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, qui par la volonté de Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice, sanctification et rédemption» (1 Corinthiens 1:30).


«Voici le nom dont on l'appellera : l'Éternel notre justice» (Jérémie 23:6).


Qui est concerné et par quel moyen ?


Ces vérités sont pour l’homme pécheur que Dieu aime depuis toute éternité, celui qui appartient à l’Épouse que le Père a donnée à son Fils. Jésus est venu pour sauver son peuple (Matthieu 1:21).

Quel est le moyen par lequel Dieu justifie cet homme ? Par la foi en Jésus-Christ. Cette foi unit le croyant à lui. Bien entendu, Christ a acquis le salut de son peuple lorsqu’il est mort sur la croix, il y a deux mille ans. Mais le croyant n’en bénéficie dans son expérience que le jour où, dans sa grâce, Dieu l’appelle à venir par sa Parole et son Esprit. Il lui donne alors la vie et la foi et son Fils.

Qu’est-ce qui sauve ? Est-ce Jésus-Christ ou la foi en Jésus-Christ ?


Une illustration


Prenons une chaise. Je sais qu’elle est solide car mes yeux me le disent. Toutefois, je n’en ai pas la preuve tant que je ne m’assieds pas dessus. Jusque-là, je n’ai pas exercé ma confiance, ma foi dans les lois de la physique qui s’appliquent à cette chaise.

Quand enfin je m’assois et que la chaise ne se casse pas, la question se pose de savoir qu’est-ce qui supporte mon poids : ma confiance dans la solidité de la chaise, ou la solidité de la chaise ?

Il en est de même pour le salut en Jésus-Christ. C’est Jésus-Christ qui sauve. Si je ne suis pas uni à lui par la foi, si je reste à côté, sans m’asseoir pour ainsi dire. Je peux bien dire des tas de choses à son    sujet ; cela ne me sera d’aucun secours.

Comment le croyant se présente-t-il devant Dieu ? Quelle preuve apporte-t-il au tribunal ? S’il veut bénéficier du salut, il doit produire la seule chose qui donne une entière satisfaction à Dieu : la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Le croyant s’appuie sur lui et non sur ses œuvres propres, même un certain exercice de la foi.

L’adepte de la religion (qui se base sur la loi) peut éprouver un sentiment de satisfaction parce qu’il accomplit certaines choses. Il peut s’enorgueillir d’être parvenu à un certain stade de ce qu’il qualifie de «sanctification». Mais il n’y a pas de place pour ce genre d’orgueil dans le salut que Dieu donne par sa grâce en Jésus-Christ (Romains 3:27)


«Quand je contemple cette croix

Où tu mourus, Prince de gloire

Combien mon orgueil d’autrefois

M’apparaît vain et dérisoire


C’est la voie qui est annoncée dans la loi. Abraham est accepté par Dieu avant de recevoir le signe de la circoncision, près de quatre siècles et demi avant la loi. Il est donc évident qu’il n’est pas accepté en vertu de l’observation d’un rite ou d’une loi, mais uniquement par la foi en Jésus-Christ (Romains 4).


«Abraham… a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour ; il l’a vu, et il s’est réjoui» (Jean 8:56).


Quelles sont les conséquences ?


– la réconciliation, la paix avec Dieu (une réalité présente, et non seulement pour le futur) – (Romains 5:1 ; 8:1),

– l’assurance du salut (mon salut repose en Jésus-Christ seul) – (Romains 8:33).


En saisissant cette vérité, je peux répondre aux diverses accusations.


– celles de ma propre conscience. Par moments, je me demande comment je peux être en règle avec Dieu alors que je commets des péchés tous les jours ? Comment Dieu peut-il m’accepter ? Il le peut parce tout a été traité à la croix. Je suis pécheur par nature, mais Dieu m’a amené à ne plus me reposer sur moi-même, mais sur Christ qui a tout accompli, qui a pris ma place pour être conforme à la loi.


– celles de ceux pour qui Jésus-Christ n’est mort que pour les péchés passés. Son œuvre serait une sorte de «remise à zéro». Maintenant, disent et pensent ces gens, il y a perte de salut à chaque faute. Il est nécessaire de demander pardon pour retrouver salut. Est-ce biblique ? Non, pas du tout ! Il s’agit là de la religion, du salut par les œuvres. Christ a accompli une œuvre complète, parfaite et totale. Le croyant est déclaré «non coupable» devant Dieu en vertu de la justice parfaite de Christ qui a été imputée sur son compte. Il se tient devant Dieu sur la seule base solide : Jésus-Christ.


– celles de l’adversaire lui-même. Il me rappelle ce que j’ai commis dans le passé et me met au défi : «Comment peux-tu te dire en règle avec Dieu alors que tu as commis telle ou telle chose ?» Mon seul refuge : Jésus-Christ.


– celles que le croyant ressent quand il chute. Suis-je encore en paix avec Dieu ? Certains répondent : Non, j’ai péché, donc je ne suis plus en règle avec Dieu. Cela veut dire en fait : J’étais en paix parce que je faisais le bien (donc mes œuvres définissent ma relation avec Dieu).


Lorsqu’un croyant chute, son statut ne change pas. Il est toujours réconcilié avec Dieu et libéré de la condamnation éternelle. Bien entendu, sa chute l’empêche de jouir pleinement de cette paix. Celle-ci semble lointaine et irréelle. Mais elle est toujours là. Quand Dieu le ramène à reconnaître son péché, cet homme retrouve cette paix.

Le «Notre Père», la prière modèle donnée par Jésus le montre. Si la position du croyant est celle de «non coupable», on peut se demander pourquoi Jésus enseigne à prier : «Pardonne-nous nos offenses» ?

Mes péchés ne changent pas ma position, mon identité, mais l’expérience de ma relation nouvelle est changée. Quand le mari offense sa femme par son attitude, cela ne change pas le fait qu’il est toujours son mari. Toutefois, la relation est plus tendue et distante, d’où besoin de reconnaître et confesser sa faute.

Dans la prière, nous ne prions pas pour gagner la faveur de Dieu, pour qu’il nous accepte davantage (c’est déjà fait parfaitement en Christ), mais nous confessons nos fautes, nous reconnaissons que nous avons failli et nous revenons nous appuyer sur lui, vivre dans une dépendance de lui.


Trois termes importants


Substitution : Jésus-Christ a pris ma place pour accomplir la loi, dans toutes ses exigences (il a vécu une vie parfaite) et dans ses sentences (il a subi le jugement entraîné par le péché).


Imputation : par pure grâce, Dieu met sur mon compte la justice que son Fils a obtenue. C’est la seule preuve que je peux produire devant Dieu, le seul fondement solide.


Justification : puisque Dieu me déclare «non coupable», il n’y a plus aucune condamnation. Telle est ma nouvelle position en Christ. Voilà où je me tiens devant Dieu. Telle est la base sur laquelle je m’approche de lui sans crainte, uni à Christ par la foi.


Si telle est ma position ; si en Jésus-Christ je suis déclaré «non coupable», puis-je vivre n’importe comment ? Un croyant peut-il être justifié avant d’être sanctifié ? Nous aborderons la question dans une autre étude.


Philip Hynes

 

 
 
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