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La rédemption est en Christ - Ruth 2

Dernière mise à jour : 19 déc. 2021

Nous aimons tous regarder les photos de souvenir dans nos albums. Ceci est particulièrement émouvant quand il s’agit des photos d’un conjoint qu’on aime intimement.

C'est ainsi que les croyants lisent le livre de Ruth. À travers cette histoire d'amour, ils voient de très belles illustrations de Christ et de la rédemption qu'il a obtenue pour son peuple. Au travers de la personne et des actions de Boaz, ce livre révèle la manière dont Christ a racheté l'Église, son épouse. Avant d'aller plus loin, il serait bon de faire une pause pour lire avec soin le deuxième chapitre du livre de Ruth.


Le droit de rachat


Pour mieux comprendre le contenu de ce chapitre, il est bon de savoir quelque chose au sujet du droit de rachat (2:20). L'Israélite avait le devoir de racheter la propriété vendue par un de ses parents qui était tombé dans la pauvreté (Lévitique 25:23-44). Chaque famille en Israël avait reçu en héritage une terre qu'elle ne pouvait jamais perdre. Avant son départ de Juda pour Moab, Élimélec dut vendre ses terres. Après sa mort, Naomi n'avait plus ni héritage ni héritier. C'est pourquoi il fallait qu'un proche parent rachète les terres, d’une part, et, d’autre part, suscite un héritier au nom du défunt. Aucune famille ne devait rester sans postérité (Lévitique 25:47-55).

Nous voyons en cela une belle illustration de la grâce souveraine de Dieu. Tout d'abord, le fait d’hériter d’une terre montre la manière dont les élus de Dieu reçoivent le salut en héritage. Josué partagea le pays par le sort, montrant que Dieu seul en décida (Proverbe 16:33). Les pécheurs deviennent héritiers du salut de la même manière. Dieu choisit qui il veut sauver en Christ, selon son bon plaisir (Éphésiens 1:11).

Cet exemple de la grâce souveraine démontre que le salut de Dieu est assuré pour toujours. Les héritiers ne peuvent pas perdre ce que Dieu leur donne. Il fallait un héritier à Élimélec et Naomi. Dieu aussi s'est engagé à ce que ses héritiers, les élus, entrent en possession de ce qui leur est promis. Nous sommes sauvés parce que Dieu est fidèle à sa promesse et parce qu’il nous donne le salut par son Fils Jésus-Christ.

Le droit de rachat comprend trois aspects essentiels au salut du pécheur :


- La substitution – elle s'opère lorsque Boaz accepte d'intervenir pour Ruth devant les juges du pays (Ruth 3).


- La satisfaction – elle se voit quand, devant les anciens d'Israël, il accomplit tout ce qui est nécessaire à la rédemption de Naomi et Ruth (Ruth 4). Pareillement, c'est ainsi que Christ a obtenu la rédemption pour ceux que Dieu le Père lui a donnés (Hébreux 9:12).


- La sécurité – elle est implicite dans la satisfaction de la loi. Celle-ci est respectée par un proche parent conformément à ses exigences, Naomi et Ruth récupérèrent tout ce qu'Élimélec avait perdu. Personne ne pouvait leur arracher cet héritage. Il avait été racheté conformément à la loi.


Un Rédempteur


C'est ainsi que Christ a racheté son peuple. Nous lisons qu’«Il s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres» (Tite 2:14,15). Christ est le substitut (le remplaçant) des pécheurs élus devant son Père (Hébreux 2:10). Il a satisfait toutes les exigences de la loi pour son peuple (Romains 3:21-26). Les croyants sont en sécurité car Christ a tout fait pour eux. Leur salut dépend de son œuvre seule, et non pas de leurs efforts (Tite 3:5,6).

Boaz représente le Seigneur Jésus-Christ sous plusieurs aspects :


- Il était un proche parent de la famille d'Élimélec (2:1). Jésus-Christ l'est aussi pour son peuple (Hébreux 2:10-13). Dieu s'est fait chair en Jésus-Christ pour s’identifier avec son peuple élu, que le texte qualifie de «fils» (v.10), de «frères» (v.11), d’«enfants» (v.13).

Ces termes familiaux confirment que Christ est le proche parent d'un peuple particulier. Le verset 13 d’Hébreux 2 affirme que Christ n’est pas venu sauver tous les hommes sans exception. Il reconnaît ceux que le Père lui a donnés.


- Boaz était un homme puissant et riche (2:1). Jésus-Christ l'est aussi. Tout pouvoir lui est donné pour sauver les pires des pécheurs (Matthieu 28:18).

Comme l’histoire de Ruth l'indique, Boaz dut d'abord interroger un plus proche parent. Mais celui-ci était impuissant face aux exigences du droit de rachat (4:6). Seul Boaz pouvait satisfaire la loi (v9). Nous aussi avons un plus proche parent en la personne d’Adam, c'est-à-dire en la nature que nous avons héritée de lui. Celle-ci est incapable de satisfaire la loi de Dieu (Romains 8:2,7,8) : «Elle ne saurait plaire à Dieu.» Mais Christ est puissant et riche. Il a confronté notre plus proche parent, «la chair», en revêtant lui-même notre nature afin de nous délivrer de notre impuissance face à la sainteté de Dieu. «Par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés» (Hébreux 10:14).


«À lui la force !»


- Le mot Boaz signifie «à lui la force». Il caractérise aussi Jésus-Christ. Ésaïe dit : «La domination reposera sur son épaule ; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix» (9:5). Lors de son arrestation devant le sanhédrin, l’apôtre Pierre déclare : «Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés» (Actes 4:12).

Si Ruth avait regardé ailleurs pour sa rédemption, elle n'aurait pas été rachetée. À Boaz la force ! Nous n’osons nous confier en quoi que ce soit d'autre que Jésus-Christ, le Fils de Dieu (que ce soit une personne, des cérémonies ou une expérience religieuse). À lui la force !


- Boaz vivait à Bethléhem («la maison de pain» Ruth 2:4). Le Seigneur Jésus, le Pain de vie, est né à Bethléhem. Comme Naomi et Ruth, qui devaient retourner à Bethléhem afin de rencontrer Boaz, nous devons aller à Christ. Il dit : «Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.»


Un Seigneur


- Le champ appartenait à Boaz. Il en était le maître (2:3). Jésus n’est pas seulement Sauveur ; il est également Seigneur. Le monde est son champ, et il y agit comme il lui plaît (Matthieu 13:24). Il ne partage pas le pouvoir de ce monde avec le diable. Christ n’attend pas non plus la coopération et le bon vouloir des êtres humains avant de pouvoir agir dans le salut.

Comme Boaz, il est celui qui donne les ordres (2:5). Dans sa prière sacerdotale, Christ dit à son Père en parlant de lui- même : «Selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés» (Jean 17:2). Christ est souverain dans le salut ainsi que dans la condamnation des hommes pécheurs.


- Boaz était plein de grâce (vv.5-12). Christ l’est aussi (Jean 1:16,17). L'attitude de Boaz envers ses serviteurs et à l'égard de Ruth est semblable à celle de Christ envers les siens. Il les bénit, les nourrit et leur fournit tout ce qui est nécessaire à leur bien-être physique et spirituel (Romains 8:32). En Christ, toute la grâce de Dieu se manifeste envers son peuple. Il ne nous manque rien. Nous avons tout pleinement en lui (Colossiens 2:10).


«Il nous a aimés le premier»


- Boaz attira Ruth vers lui (vv.14-16). Christ attire son épouse, l’Église, et il fait tout pour elle (Éphésiens 5:25-27). Boaz prit l’initiative du contact avec Ruth, et non l'inverse. Il ordonna tout pour son bien-être et l’attira par amour. Christ aussi a pris l'initiative envers les pécheurs élus. Depuis l'éternité, il était là, comme un Agneau immolé (1 Pierre 1:18). Alors que nous étions encore des pécheurs, sans force, Christ est mort pour nous (Romains 5:8). C'est lui qui vient se révéler aux pécheurs par la prédication de l'Évangile et qui les attire à lui dans la puissance de son Esprit (Jean 15:16). Quel blasphème d'imaginer que l’homme pécheur est celui qui fait le premier pas ! L'essence du salut biblique est qu’il vient de Dieu.


- Boaz prit Ruth en charge, malgré la condamnation sous laquelle gisait sa race (Ruth 3). Christ a pris sur lui tous les péchés de son peuple, acceptant la malédiction, l'injure et la condamnation à leur place. Boaz dut prendre sur lui l'opprobre de Ruth, une femme moabite. Le pécheur ne peut rien faire en vue de son salut ; sa responsabilité consiste à se reposer sur Christ.

Comme Naomi dit à Ruth : «Cet homme ne se donnera point de repos qu'il n’ait terminé cette affaire aujourd’hui» (3:18). Telle la rédemption de Ruth est celle des élus de Dieu en Jésus-Christ. Boaz se rendit à la porte pour interpeller les anciens. Dans ce temps-là, c’était le lieu du jugement, et les anciens devaient s'assurer de l'application stricte de la loi. Conformément au témoignage des Écritures, Christ est monté à Golgotha, le lieu du jugement. La Bible atteste «d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies» (1 Pierre 1:11).

Quelle joie nous éprouvons à lire cette narration de l'amour de Boaz pour Ruth, et d'y retrouver l'histoire de l'amour de Christ pour nous ! Tous les enfants de Dieu se réjouissent en donnant toute la gloire à Dieu par Jésus-Christ.


————— à suivre —————


(«Les Échos de la Vérité», 3ème trimestre 1994)

 



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