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Le Dieu souverain - Ruth 1

Dernière mise à jour : 19 déc. 2021


Dieu est souverain en toutes choses. Celui qui annonce avec fidélité au monde la bonne nouvelle du salut déclare que «Dieu règne !» (Ésaïe 52:7) En revanche aujourd'hui, beaucoup de gens tournent le dos à la Lumière (le Dieu souverain) pour s'amouracher de leur ombre (la décision de l'homme). Il est temps de rétablir l'autel de la gloire de Dieu que ces faux prophètes renversent (1 Rois 18:30).

L'histoire de Ruth fournit une belle illustration de la souveraineté de Dieu dans le salut des pécheurs. Hélas, on lit souvent ce livre sans y voir cette vérité. La foi, la persévérance et les vertus dont Ruth fait preuve sont louables, il est vrai. Mais elles proviennent de l'œuvre de la grâce de Dieu en elle et pour elle, et non du pouvoir de décision que cette femme aurait possédé par elle-même. Comment le récit montre-t-il la souveraineté et la toute-puissance de Dieu sur la totalité de sa création ?


A. Cette souveraineté se manifeste dans la famine


«Du temps des juges, il y eut une famine dans le pays» (1:1). Certains commentateurs la situent à l’époque de Gédéon, lorsque les Madianites détruisirent les champs des enfants d'Israël (Juges 6:5). Deux raisons entraînaient cette situation. Tout d'abord, l'infidélité du peuple. Dieu avait mis Israël en garde contre l'apostasie : «Je briserai l'orgueil de votre force, je rendrai votre ciel comme du fer, et votre terre comme de l'airain» (Lévitique 26:19). Cette famine manifeste donc le juste jugement de Dieu contre le péché du peuple. Dieu, le maître souverain, a le droit de juger ses créatures conformément aux normes parfaites de sa sainteté et de sa justice.

Dieu utilise aussi cette famine pour faire sortir Ruth de Moab et l’amener en Israël. Comme il avait naguère envoyé d’avance Joseph en Égypte pour sauver plus tard un peuple nombreux (Genèse 50:20), il se sert maintenant de la famine en Israël pour accomplir ses desseins. Ainsi, Élimélec, un habitant de Bethléhem, se déplace avec sa famille, Ruth se marie à un des fils, puis elle s'attache au seul vrai Dieu. Le Psaume 33 décrit parfaitement la souveraineté de Dieu : «Car il dit, et la chose arrive ; il ordonne, et elle existe... » (vv.9-12)

De toute évidence, cette famine venait de la main de Dieu. Par la suite, Naomi «apprit au pays de Moab que l'Éternel avait visité son peuple et lui avait donné du pain» (1:6). Celui qui a envoyé le jugement, en détermine aussi la durée et décide du temps de son terme. De même, Dieu visite spirituellement son peuple à de nombreuses reprises. Ses élus ressemblent aux ossements desséchés d'Ézéchiel 37. Dieu a visité son peuple en lui donnant du pain lorsque le Seigneur Jésus, le pain de vie, vint sur la terre (Luc 1:68). Dieu visite son peuple aujourd'hui, par l'envoi de prédicateurs de l'Évangile partout où ses élus se trouvent pour qu'ils entendent parler du salut en Jésus-Christ.

Dieu accorda la postérité pour un temps à Moab, un peuple incrédule et réprouvé, alors qu'il humiliait son propre peuple. Comment expliquer ce phénomène ? Le prophète Habakuk lui-même lutta contre ce même problème lorsqu’il apprit que Dieu s’apprêtait à châtier Israël en suscitant les Chaldéens, un peuple impie. Dieu lui répondit : «Car c'est une prophétie dont le temps est déjà fixé, elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas ; si elle tarde, attends-la, car elle s'accomplira, elle s'accomplira certainement» (Habakuk 2:3). Cela signifie que tout se déroulait selon le dessein prédéterminé de Dieu pour sa gloire. David, pour sa part, exhorte le croyant à ne pas envier les méchants lorsqu'ils prospèrent dans leurs voies. Leur bien-être ne dure qu'un temps, puis ils ne sont plus. Le psalmiste dit au croyant : «Recommande ton sort à l'Éternel, mets en lui ta confiance, et il agira» (Psaume 37:1-5).

Lorsque nous traversons des moments difficiles, rappelons-nous l'épreuve de Naomi. Il ne fait aucun doute que Dieu l'ordonna pour lui apprendre à ne pas s'attacher à ce monde (1:21). Cette épreuve eut aussi pour effet d'amener Naomi à toujours se confier à l'Éternel, même dans les pires situations, sachant qu’il «fait toute chose belle en son temps» (Ecclésiaste 3:11). Ainsi, cette femme conseille Ruth plus tard : «Sois tranquille, ma fille, jusqu'à ce que tu saches comment finira la chose» (3:18).


B. Cette souveraineté s'exerce sur toutes les créatures de Dieu


Il ne suffit pas de dire que Dieu contrôle souverainement la pluie et les moissons, ou l’ensemble de la nature. Aucune créature n'échappe à sa volonté. «Notre Dieu est au ciel, Il fait tout ce qu'il veut» (Psaume 115:3). Sa souveraineté se révèle de quatre manières dans la vie des personnages de ce récit :


1. Le déplacement d'Élimélec et sa famille à Moab (1:2)


Ce nom «Élimélec» signifie «Dieu est roi». Il rappelle le message du prophète Jérémie : «Ainsi parle l'Éternel... C'est moi qui ai fait la terre, les hommes et les animaux qui sont sur la terre, par ma grande puissance et par mon bras étendu, et je donne la terre à qui cela me plaît» (27:5). C'est lui qui détermine «la durée des temps et les bornes de leur demeure» (Actes 17:26).


2. La mort d’Élimélec et de ses deux fils (1:3-5)


Plusieurs y voient le jugement de Dieu. Si Élimélec n'avait pas quitté le pays, ses fils n’auraient jamais épousé des femmes moabites. La loi de Dieu interdisait formellement l'entrée des Moabites dans l'assemblée de l'Éternel (Deutéronome 23:3). Nul n'ignore que les hommes meurent parce qu’ils sont pécheurs. Mais cela ne signifie pas que ceux qui meurent sont pires que les autres (Luc 13:3,5). Le point capital est que c’est Dieu qui fait mourir et qui fait vivre (1 Samuel 2:6). Tout homme doit un jour lui rendre des comptes.


3. La différence entre Ruth et Orpa manifeste aussi la souveraineté de Dieu (1:7-18)


Orpa retourna vers sa nation, car Dieu la laissa à son sens réprouvé, afin qu'il soit manifeste qu’elle n'était pas des siens. À l’opposé, Ruth s’attacha à Naomi et prononça une belle confession de foi (1:16). D’où vient cette différence ? Jean-Baptiste déclare : «Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel» (Jean 3:27). Beaucoup ignorent cette vérité ou la contestent, mais elle n’en demeure pas moins vraie. Ceux que Dieu a destinés au salut seront certainement sauvés (Actes 13:48). Dans sa justice parfaite et souveraine, Dieu laisse les autres hommes dans leur incrédulité parce que ce ne sont pas ses brebis (Jean 10:26).


4. La rencontre de Ruth avec Boaz (2:1-3)

C'est une belle image de la manière dont le pécheur rencontre le Seigneur Jésus-Christ. Nul ne peut venir à Christ, si le Père ne l'attire (Jean 6:44). Le Seigneur Jésus-Christ donne cette assurance : «Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi» (Jean 6:37). Voilà pourquoi Ruth se retrouva heureusement sur la parcelle de terre qui appartenait à Boaz (2:3). La traduction «par hasard» de certaines versions n'est pas correcte.

Ruth était une élue de Dieu, aimée de toute éternité. Dieu la conduisit donc vers la seule personne qui pouvait accomplir la loi pour elle et lui assurer une place au sein du peuple d'Israël. Tel est le rôle de Jésus-Christ pour tous ceux que le Père lui a donnés. Il est leur Garant, leur Représentant et leur Substitut (Hébreux 2:10-18).

Qui peut lire le livre de Ruth sans y voir la main souveraine de Dieu ? L'auteur du salut n'est autre que le Dieu souverain. Il fait toutes choses pour sa gloire. Il ne donnera pas sa gloire à un autre. Venons, adorons le Dieu qui est assis sur son trône depuis l'éternité et pour l'éternité.

————— à suivre —————


(«Les Échos de la Vérité», 2ème trimestre 1994)

 


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